Odeur du Sud
…
C’est comme l’odeur du silence.
Qu’elle sait tuer la souffrance
et nos désirs hurluberlus !
Et tous ces vains espoirs qui nous rendaient serviles,
là-bas, très loin, en d’autres villes
qui nous semblent n’exister plus !
Etrange odeur du sud changeant d’inflexion
suivant que dans le rêve ou dans la passion
la nuit ou le jour se dénoue !
Elle fait oublier cet horizon sans heurt,
et ces rochers sans source et ces terres sans fleurs,
et cette immensité que nulle ombre ne troue.
D’autres parfums, plus doux, quelques fois nous enlacent.
Mais pourraient-ils avoir cette saveur d’espace,
cette pureté qu’on bénit ?
Odeur du sud, odeur que jamais on n’oublie,
blanche comme la mort, rouge comme la vie,
et vierge comme l’infini !
Extrait de : Blanche Bendahan, Poèmes du Mzab, 1955,
16 p.
L’auteur de ce recueil obtient une
médaille au prix franco-suisse Jean Martel.
Blanche Bendahan (1903-1975) est née le 23 novembre
1903 à Oran, en Algérie, elle passe une grande partie de son enfance en France.
Elle finit sa vie à Nice où elle décède le 21 juillet 1975. Blanche Bendahan
était Officier de l'Instruction publique et Commandeur des Arts, des Sciences
et des Lettres. Elle avait créé au sein de la Société des gens de lettres de
France, un prix de poésie à son nom.
Sommaire :
Le Mzab (introduction).
I. Les
sept villes.
-Berrian,
-Ghardaïa, -Ben-Isguen, -Melika, -El-Ateuf, -Bou-Noura, -Guerrara,
II. Lumières et solitudes.
-Cimetières, -Odeur du Sud,
-Adieu au Mzab
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